Millésime 2002

Le beau temps s’installe sur l’hiver, certes du froid (-9 à -10° en décembre) mais du soleil et du mistral. Quelques rares pluies au printemps, qui, comme l’été, sont superbes. Aucun problème de maladie à la vigne, les traitements sont réduits à leur plus simple expression… Cette année là entrent sur l’exploitation 1 ha de côtes du Rhône situés sur Orange et 1h40 de Châteauneuf du Pape qui viennent agrandir notre parcelle familiale des Esqueirons. Sophie fait la Une de « La Revue des Vins de France » et elle est 1ère au palmarès des « découvertes 2002 » et Robert Parker nous cite dans les personnalités du vin de l’année 2002. Tout va bien jusqu’au début septembre… le 2, le 4 et le 5, pluies et orages et puis, soudain, le dimanche 8, vers 15h, s’abat sur nous un déluge d’eau, un déluge qui ne s’arrête que vers 23 h. Les dégâts sont impressionnants, routes emportées, talus défoncés, voitures dans le fossé, vignes sous les eaux, maisons inondées… et la pluie redémarre le lendemain, au total, en 2 jours : 400 mn de pluie… Notre cave est inondée comme la maison de Sophie, certaines parcelles sont sous l’eau, on ne les vendangera pas (les vins de table), d’autres ont en leur milieu la marque du passage de l’eau avec des tranchées de 1 mètre de profondeur, des raisins sont limonés, des souches chargées de débris divers… le mistral, si présent au quotidien de nos saisons, n’est cette fois pas au rendez-vous, un soleil chaud s’installe, qui, combiné avec l’humidité exceptionnelle des sols, créé une atmosphère irrespirable, une brume poisseuse nous enveloppe toute la journée et les raisins , noyés dans cette chaude humidité, se pourrissent en un jour… C’est la course, on augmente le nombre de vendangeurs, on travaille non stop, on trie les raisins et on trie, et on trie… la pourriture a parfois le dessus sur certaines parcelles on jette la moitié des raisins… Mais au final notre travail de sélection a payé, il est certes le reflet de ce difficile millésime mais notre 2002 « se tient » !